Énergie propre

L’AIE prévoit une cuisson propre universelle en Afrique d’ici 2040

4.09.2025, 08:12

Pour permettre à un milliard d’Africains d’y accéder, il suffirait d’investir moins de 0,1 pour cent des sommes que le monde consacre chaque année à l'énergie.

L’Afrique pourrait atteindre un accès universel à la cuisson propre d’ici 2040, à condition d’accélérer les investissements, selon un rapport de l’Agence internationale de l’Énergie (AIE) assorti d’une nouvelle feuille de route. La généralisation de cette cuisson permettrait, selon le rapport, d'éviter 4,7 millions de décès prématurés d’ici 2040, de libérer du temps pour les femmes et les enfants, de créer près d'un demi-million d'emplois et de réduire les émissions d'environ 550 millions de tonnes.

Pour atteindre cet accès universel, 37 milliards de dollars seront nécessaires, soit environ 2 milliards de dollars par an. Le Sommet organisé à Paris en mai 2024 a mobilisé plus de 2,2 milliards d'engagements, mais seuls 470 millions ont été effectivement décaissés, a souligné le rapport. La feuille de route préconise le gaz de pétrole liquéfié qui couvrirait plus de 60 pour cent des nouveaux raccordements. Le reste des foyers accéderait à une cuisson propre grâce à l’essor de l’électricité, du bioéthanol, du biogaz et des cuisinières à biomasse améliorées.

Depuis 2010, le nombre de personnes sans accès à la cuisson propre a diminué dans le monde, mais continue d’augmenter en Afrique subsaharienne. Un milliard d’Africains, soit quatre familles sur cinq, utilisent encore des combustibles polluants comme le bois ou le charbon, souvent sur des feux rudimentaires.

Ces pratiques causent annuellement plus de 800 000 décès prématurés dus à la pollution de l'air domestique, touchant surtout les femmes et les enfants. Elles entretiennent la pauvreté, avec des effets majeurs sur la santé, l’égalité des sexes et les perspectives économiques de millions de personnes. Le rapport fournit une feuille de route, pays par pays, pour aider l’Afrique subsaharienne à reproduire, en les adaptant aux réalités locales, les politiques, financements et modèles commerciaux qui ont fait leurs preuves dans d’autres régions du monde, selon l’AIE.