Politique
Wadephul : l'Allemagne doit s’engager plus dans les zones en crise
10.07.2025, 14:00
Malgré les mesures d'austérité en Allemagne, le ministre des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a appelé à un engagement renforcé dans les zones en crise à travers le monde, alors que l'agence américaine pour le développement (USAID), dissoute, ne le fait plus.
Face au nombre, à l'ampleur et à la gravité des crises mondiales, l’Allemagne « est tenue, d'un point de vue humanitaire, de s'engager plus clairement dans ces régions que nous ne l'avons fait jusqu'à présent », a-t-il déclaré lors du débat budgétaire de son ministère.
Johann Wadephul, député de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), une formation de centre droit, a cité les guerres et les crises en Ukraine, en Israël, en Iran, dans les Balkans occidentaux, ainsi que la crise humanitaire catastrophique au Soudan et au Soudan du Sud.
La dissolution de l'USAID et l’instabilité internationale doivent, selon lui, être intégrées aux négociations budgétaires. Cela relève aussi de l'intérêt de l'Allemagne. L’aggravation des crises, notamment en Afrique, entraînera de nouveaux mouvements migratoires, a-t-il prévenu, appelant l’Allemagne à « lutter contre les causes profondes de ces mouvements de réfugiés, car « il est dans notre intérêt de nous engager dans cette région ».
Début juillet, le ministre d’État américain Marco Rubio a officiellement annoncé la fin de l'aide étrangère fournie par l’USAID, l'une des plus grandes agences de développement au monde. L’USAID finançait des programmes variés, allant de la lutte contre le sida à la reconstruction dans les zones en conflit.
Wadephul doit faire face à des contraintes budgétaires cette année : le budget de son ministère prévoit des dépenses de 5,96 milliards d'euros, contre 6,71 en 2024. Parmi cette enveloppe, 2,56 milliards seront alloués à garantir la paix et la stabilité, soit près d'un milliard d'euros de moins qu'en 2024, où ce poste bénéficiait de 3,53 milliards.
Les coupes sont encore plus marquées dans l'aide humanitaire et dans la prévention des crises, dont le budget devrait passer de 2,69 milliards d'euros en 2024 à seulement 1,43 milliard d'euros en 2025. Cette réduction soulève des inquiétudes quant à la capacité de l’Allemagne à répondre efficacement aux défis internationaux.