Aide internationale

Le BMZ allemand juge « douloureuse » la dissolution de l’USAID

7.07.2025, 13:46

La coopération allemande restera « fiable y compris dans les années à venir », assure la ministre du Développement, qui redoute une rupture majeure dans la solidarité internationale.

La ministre allemande du Développement, Reem Alabali Radovan, a déploré la dissolution de l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), la qualifiant de « retrait brutal » de la coopération à travers le monde.

C’est une décision « douloureuse » pour ceux qui croient en la solidarité mondiale, a-t-elle déclaré en réaction à l’officialisation de la fin des programmes de l’USAID. Elle en a souligné les « conséquences dramatiques » pour des millions de personnes vulnérables à travers le monde.

La ministre estime que le retrait américain de l’aide internationale pourrait coûter la vie à 14 millions de personnes d’ici 2030, dont 4,5 millions d’enfants, créant un vide que ni l’Allemagne ni l’Union européenne ne peuvent combler seules.

La baisse des financements a déjà entraîné des effets concrets. La ministre a cité l’exemple du Programme alimentaire mondial, contraint de réduire les rations de nombreux réfugiés en Ouganda. Ces derniers doivent désormais se contenter de l’équivalent de seulement 22 pour cent de leurs besoins alimentaires.

Face à ce retrait, l’Allemagne devient de fait le plus grand donateur. Berlin entend utiliser ce « nouveau poids » pour contribuer à la réorganisation de la coopération internationale et ainsi tenter d’éviter le pire, malgré des moyens financiers incomparables à ceux des États-Unis, a-t-elle expliqué.

La Stratégie allemande s’articulera autour de deux axes. D’une part, une coopération renforcée au sein de l’Union européenne pour mutualiser les efforts. D’autre part, la promotion de réformes pour que l’ONU puisse s’adapter à un avenir sans l’aide américaine.

En notifiant la dissolution de l’USAID, le secrétaire d’État américain, Marc Rubio, a justifié cette décision par l’inefficacité de l’Agence. Il a affirmé qu’elle ne servait plus les intérêts américains et finançait des programmes contre-productifs, arguant d’une nouvelle politique d’aide étrangère axée sur les priorités américaines.

Pour justifier ses propos, il a cité l’exemple de l’Afrique. En 2023, a-t-il souligné, les pays d'Afrique subsaharienne n'ont voté aux côtés des États-Unis que dans 29 pour cent des cas sur des résolutions « essentielles » à l'ONU, alors qu'ils ont bénéficié de 165 milliards de dollars depuis 1991.