Sécurité

Olaf Scholz : L’Allemagne ne tournera pas le dos au Sahel

15.04.2024, 12:55

La stabilisation du Sahel face à la menace terroriste reste importante pour l’Europe.

Le chancelier fédéral allemand Olaf Scholz a déclaré que Berlin ne va tourner le dos au Sahel après le retrait de la MINUSMA du Mali à la demande des militaires putschistes qui dirigent ce pays affecté par le terrorisme djihadiste. La « stabilisation du Mali et de toute la région face à la menace terroriste reste importante pour les millions d'habitants du Sahel et pour nous en Europe, même après le retrait de l'armée allemande [du Mali, ndlr] et la fin de la mission MINUSMA ». « Nous ne pouvons et ne voulons pas nous détourner de cette région pour autant », a dit le chancelier allemand. Il s’exprimait, le 11 avril, dans un discours dans lequel il a rendu hommage aux soldats de l’armée allemande (« Bundeswehr », en allemand) qui étaient déployés au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

Pendant dix ans (2013-2023), la Bundeswehr a fait partie de la MINUSMA et de la Mission de formation de l'Union européenne au Mali (EUTM Mali), a rappelé Scholz, ajoutant que plus de 20 000 soldats allemands ont servi au Mali et dans la base de transport du Niger voisin, « parfois dans des conditions très dangereuses ». Deux casques bleus allemands ont trouvé la mort dans un crash accidentel de leur hélicoptère, survenu le 26 juillet 2017 au Nord du Mali, tandis que douze autres ont été blessés lors d’un attentat-suicide à la voiture piégée qui a ciblé leur convoi le 25 juin 2021 dans la région de Gao (Est).

Ne pas se détourner du Sahel « implique des échanges avec les gouvernants [putschistes, ndlr] de la région, même si ces échanges sont difficiles », a poursuivi Scholz. « Avec nos partenaires, par exemple au sein de l'Alliance Sahel [présidée depuis juillet 2023 par l’Allemagne, ndlr], nous recherchons en permanence les moyens de nous impliquer dans l'avenir », a-t-il dit, ajoutant que Berlin va également « élargir » sa coopération avec l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

Depuis 2020, des coups d'État ont renversé des gouvernements dans quatre États d’Afrique de l’Ouest : le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger. Le Mali a dénoncé des accords de défense avec la France et l’UE, qui étaient les alliés de Bamako dans la lutte contre les djihadistes. Le Burkina a rompu sa coopération militaire avec la France, tandis que le Niger a dénoncé des accords similaires avec la France, l’UE et les États-Unis. Touchés de plein fouet par le terrorisme, les trois pays ont annoncé la création de l'Alliance des États du Sahel (AES), une force conjointe pour combattre les djihadistes, et ont raffermi leur coopération militaire avec la Russie.